Résumé (AGH; traduction Marielle Thillet): La migration et l’hivernage peuvent être les périodes les plus risquées de la vie d’un oiseau chanteur. Pourtant, malgré nos connaissances approfondies des habitudes de nidification de nombreux oiseaux chanteurs, nous connaissons peu ces phases car elles sont très difficiles à étudier. Le Bruant des prés de la sous-espèce princeps est une espèce idéale pour ce type de recherche car il niche uniquement sur l’Ile de Sable, mais passe l’hiver le long de la bande de dunes étendue mais étroite de la côte est. Par conséquent, il est probable qu’il y ait des variations dans la durée du trajet que doivent parcourir les individus, et dans la douceur climatique de leurs aires hivernage. Cependant, l’étroitesse de leur habitat hivernal les rend relativement plus facile à trouver que la plupart des autres oiseaux chanteurs qui passent l’hiver sur des territoires plus vastes. Cette étude explore le défi qu’affrontent les oiseaux lorsqu’ils quittent l’Ile de Sable en automne pour une traversée risquée au-dessus de l’eau jusqu’au continent. On a placé avec un système de harnais sur le dos des oiseaux des petites étiquettes émettrices qui transmettent des signaux radio individuels distincts détectés par les tours de réception VHF situées le long de leur route migratoire. L’étude a montré que les bruants adultes et les jeunes de l’année quittent l’ile de manière différente. En moyenne, les jeunes partent presque un mois avant les adultes et prennent des voies plus courtes au-dessus de l’eau, arrivent en premier sur le continent en Nouvelle-Ecosse, et traversent ensuite la baie de Fundy avant de continuer leur route. En revanche, les adultes volent de manière plus directe vers leur aire d’hivernage dans le sud-est des États-Unis. Il est possible que les jeunes privilégient des vols moins risqués bien que la durée de migration soit supérieure.